La théorie de l’attachement de John Bowlby

Souvent, lorsqu’il y a des problèmes émotionnels dans la vie adulte, on a l’impression que l’enfance est seule en cause, mais en réalité, tous les problèmes ne remontent pas à la mère. Après tout, il y a une autre personne impliquée dans l’éducation (ou du moins la création) d’un enfant. En outre, il existe de nombreuses autres personnes importantes dans la vie d’un enfant qui l’influencent. Il y a les frères et sœurs, les grands-parents, les oncles et tantes, les parrains et marraines, les amis proches de la famille, les baby-sitters, les éducateurs, les enseignants, les pairs et les autres personnes qui interagissent régulièrement avec un enfant.

Qu’est-ce qui affecte la capacité d’un enfant à nouer des relations significatives et satisfaisantes avec son entourage, et quels facteurs contribuent à ses expériences d’anxiété, d’évitement et de satisfaction en matière de relations ? Les psychologues peuvent affirmer de manière tout à fait concluante que ce n’est pas entièrement la faute de la mère ou même des deux parents. Néanmoins, nous pouvons être certains que les premières expériences d’un enfant avec ses parents ont un impact profond sur ses compétences relationnelles à l’âge adulte.

Une grande partie des connaissances dont nous disposons aujourd’hui sur ce sujet provient d’un concept développé dans les années 1950, la théorie de l’attachement. Nous allons vous parler ci-dessous de la théorie de l’attachement de John Bowlby.

Table des matières

La théorie de Bowlby

La peur des inconnus est un mécanisme de survie inné chez les bébés. Les bébés naissent avec des comportements innés appelés « libérateurs sociaux » qui aident la nature à faire son travail. La mère et l’enfant sont liés et la mère est une figure d’attachement. Pour Bowlby, il s’agit d’une question d’évolution car l’attachement du nourrisson à sa mère est une question de survie et de protection.

Selon cet auteur, tant les bébés que les mères ont un besoin biologique de contact avec l’autre. C’est un mécanisme de protection pour la survie de l’espèce. L’attachement serait donc une relation saine entre la mère et l’enfant qui favoriserait une bonne relation entre eux.

John Bowlby

Les comportements innés des nourrissons tels que le sourire, les pleurs… fonctionnent comme des comportements de libération sociale car ils incitent les adultes à s’occuper des nourrissons. Cette attention est la réactivité de l’attachement. Il y a quelques points principaux :

Besoin inné de l’enfant d’établir des liens avec la figure d’attachement primaire.

Selon John Bowlby, il devrait y avoir un lien primaire entre les nourrissons et l’adulte de référence, dans la plupart des cas la mère, bien que d’autres figures d’attachement ne soient pas exclues. Il a appelé cela la monotropie, avec un cercle d’interaction entre la mère et l’enfant. Il pensait que la rupture du lien maternel aurait de graves conséquences négatives dans la vie adulte.

Un enfant doit recevoir des soins continus de la part de la figure d’attachement au cours des premières années de sa vie.

Selon l’auteur, si le nourrisson ne bénéficie pas d’une attention maternelle ou d’une figure d’attachement constante pendant les cinq premières années de sa vie, il finira par avoir des problèmes psychologiques et émotionnels qui se répercuteront à l’âge adulte. Si, pendant cette période, l’enfant (ou pendant la période critique des deux premières années) ne bénéficie pas de soins maternels (privation maternelle : séparation ou perte de la mère ou absence de développement d’une figure d’attachement), cela aura des conséquences irréversibles dans sa vie.

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Les conséquences irréversibles peuvent être des difficultés émotionnelles, cognitives, sociales… et même des comportements négatifs comme la délinquance ou des troubles comme la dépression.

La séparation à court terme de la figure d’attachement provoque de l’angoisse.

La détresse de la séparation comporte trois étapes :

  1. Protestation : l’enfant pleure, crie et proteste contre le départ de sa figure d’attachement.
  2. Désespoir : les protestations s’arrêtent mais se désintéressent de l’environnement.
  3. Détachement : si la séparation se poursuit, il interagira avec d’autres personnes mais présentera des signes de colère.

La relation d’attachement façonne l’enfant

Le modèle interne de l’enfant est composé de représentations mentales permettant de comprendre le monde qui l’entoure, soi-même et les autres. L’interaction avec la figure d’attachement est essentielle pour évaluer le contact avec les autres, un modèle interne est créé qui devient la personnalité de l’enfant.